Séoul, 8 janvier 2015
J’écoute, je lis, je relis ces émotions, ces mots, ces paroles dignes, ces sanglots rentrés, ces colères et cette tristesse infinie qui s’échappent de la radio, des journaux, des écrans.
En ces quelques heures de trêve médiatique, avant que le politique ne vienne reprendre sa place et ne rallume d’évidentes divisions, écoutons, lisons, parlons. Aimons ces mots, amis, démocraties, digne, courage, peur, unité, sursaut, opposition, liberté, tristesse. Il faut les crier ces mots, il faut les entendre ces mots, laisser s’exprimer journalistes, dessinateurs de presse, ceux qu’on a voulu faire taire. Leur laisser antenne libre, colonnes ouvertes. Signifier au monde que leur droit à dire, à analyser, à moquer est universel. Que cette peur viscérale qu’on a voulu instiller, qui est là, difficile à nier, ne sera pas le moteur d’une censure, de choix éditoriaux frileux ou du silence.
Quand reprendra le vacarme du temps médiatique, il faudra trouver un chant, une ligne, une image, un bruit, un cri . Quelques paroles simples d’espoir qui diront l’espérance et l’unité. Un baume sur les larmes d’un pays blessé, au tournant de son Histoire, prêts à refuser ou à choisir, envers et contre tout, le vivre ensemble. « We shall overcome… some day / We are not afraid today… / Deep in my heart, I do believe that we shall overcome … some day… »